580 Aus den französischen Correspondenzen
si je le lui proposais avant que de l’emreprendre, mais je n’ai pas douté
du’il ne m’y secondat après coup, puisque je le mettais par cette démarche
en Etat de remplir toutes ses vues; C'est dans cette confiance que j'ai
fait les premieres propositions de T’alliance defensive, qui entralnait né-
cessairement apreès soi la garantie de la Basse-Silésie, Breslaw compris;
à duoi je me suis fxé, commc un juste Cquiralent de ce qui m'était da,
et pour lever tous les scrupules de M’ le Cardinal, j’ai offert de moi-
meme la cession de toutes mes prétentions sur le duché de Berg et
Juliers, meme de la partie cédée au feu roi mon pere par le traité de
la Haye. Je vous prie d’observer, due lorsdue J/ai fait ces propositions,
nous M’'étions qu'au mois de janvier, et connaissant, comme je fais la
faiblesse des troupes de I’Electeur de Bavière et le peu de ressource
de ses Knances, je M’ai pas douté qdue la France ne pourvüt à tous les
secours nécessaires pour lui former une arméec de 30000 hommes, afin
aw—'il püt agir offensivement au printemps, que on ferait agir en meme
temps les Espagnols et le roi de Sardaigne en ltalic, et due vous met-
tricz la Susde en mouvement, dque par le moyen vous feriez faire la
guerre par vos amis et vos alliés, due XI’ le Cardinal resterait les bras
croisès pour devenir le médiateur et procurer à chacun ce qu’il aurait
trouyé raisonnable et conforme aux intérèéts du roi, et que pour le faire
avec succôs, vous feriez L’augmentation necessaire dans vos troupes, et
tous les autres préparatifs convenables sur vos frontières, à duci vous
Etiez Tautant plus fondé, que les puissances maritimes et tous les autres
Princes de I’Europe et de I’empire se sont tous armés et sont en état
de faire la guerre. Cependant en comptaunt successivemeut les demandes
due J’ai faites, vous y avez toujours mis des conditions contradictoeires et
Nr le Cardinal m’'exhortait encore par ses dernières lettres, à suspendre
mes hostilités, me faisant assez entendre, qu’il voulait que je justifiasse
mes prétendus droits avant de vouloir agir; vous Mavez point arme la
Bavière; je sais quc I’Espagne se plaint de vous, et qu’il n'y à encore
rien de fait en ltalie, Pon m’assure meme que vous avez encore aplani
les difficultés que les Turcs faisaient à la reine de Hongrie pour leurs
limites, et ce qui m’ia fait le plus d’impression, vous M'avez point fait
votre augmentation, duoiqufelle cnt été résolue et demandée en France
après la mort de Pempereur; M’ ie Cardinal a dit que la misère était
si grande dans le royaume, qm'il ne voulait point faire Ia guerre de
cette année, et que cela serait bon pour I’année prochaine, si P’on ne
Pouvait s'en dispenser; malgré tout cela mon affection pour la France
pour le Roi ct pour M’ le Cardinal, que je respecte, m’'avait fait passer
Par dessus toutes les considérations, comptant pouvoir me soutenir au
moyen du traité d'amitié que j'avais renouvelé avec la Russie, et ciest
ce qui m'a déterminé à donner, à Schweidnitz, ma parole au Mr de
Valory, sous la condition de garder le secret, parce due la Russie et
PAngleterre m'ont fait dire à plusieurs reprises, due tant que je ne
serhi point en alliance particulière avec la France, ils auraient pour moi
des ménagements et useraient de la voie de médiation et de leurs bons
oflces, mais que si je faisais un traité avec le roi de France, ils agi-