762 XXIX. Europäische Politik des Zaren Nikolaus.
II en est autrement des questions qui concernent directement la Russie.
Tel est nommément le cas des affaires de la Pologne et de la Turquie.
Assurément, l'attitude adoptée alors par nos alliés leur a été fortement
conseillé par leur propre intérèôt, car leur causs se trouvait liée à la notre et
le triomphe de l'insurrection à Varsovie aurait porté un coup sensible à l'au-
torité de la Prusse en Posnanie comme à celle de l'Autriche dans la Gallicie.
Mais cette considération quelque juste qu'elle soit ne doit pas nous faire
perdre de vue les obligations réelles que nous devons à nos Alliés. Car eux,
de leur cõté avaient des risques à courir en nous soutenant dans notre lutte, le
Secours du’ils nous prétaient les compromettait C6videmment envers nos adversaires
politiques en Angleterre et en France.
La fidélité que les cours de Vienne et de Berlin nous ont prouyée à cette
é6poque mérite d’autant plus d’étre appréciéce que nous possédons le secret de
leur faiblesse!
16. Premièrement; „ne comptons-nous pas la force de nos Alliés pour
moins qu'elle ne peèese réellement dans la balance de nos intérsts 7“ —
En effet, pour étre Ccompletement dans le vrai convenons due depuis huit
ans la Russie, au milieu de circonstances trés-difficiles, n#’est parvenu à main-
tenir la paix générale due parce qu’f’elle a réussi à opposer le systeme cConser-
vateur de la triple alliance aux efforts réunis des deux cours maritimes. Tant
due I’Autriche et la Prusse seront pour nous, ce simple fait arrétera les projets
ambitieux de la France et déconcertera les dessins malveillants de DAngleterre.
Toutes les deux, il faut le dire, croient Funion des puissances continentales
plus forte qu'’elle ne PTest en réalité, et ce prestige a sauv?é Europe Tune
commotion générale.
La Prusse, de son Ccöté renferme en elle des dangers de discorde et
Tagitation intérieure. Les questions religieuses dui se rattachent à la destitution
recente de Parchevéque de Cologne contribuent à donner à ces germes de dés-
union civile et morale un fächeux développement.
Le triomphe des idées révolutionnaires sur les bords du Danube et de POder
nous regarderait de bien plus prèés due le bill de reforme et les barricades de
Juillet. Voild pourquoi nous devons considérer la cause de la royaufé en Prusse
et en Autriche comme une cause qui ne nous est pas étrangère, mais comme
une question qui concerne directement la Russie. Cest là ce qdui explique le
pri x #réel due nous devons attacher à nos Alliances, parceque leur intérét et
le nötre ne font moralement du’'un.
Secondement: Ne demandons pas à nos Alliés plus que
leur amitié n'est en état de tenir.
II ya deux ehoses surtout que nous ne devons pas attendre de nos Alliés.
le Nous ne devons pas leur demander, dans leurs relations directes avec la
France un degré de courage moral qui est toujours ’effet de la force et qui
conséquemment ne saurait résider ni à Berlin, ni à Vienne.
20 Une autre régle de conduite due nous devons observer dans nos relations
avec nos Alliés pour ne pas nous exposer à un mécompte regrettable, c'est qdu’il
ne faut attendre d’eux aucune coopération active F’'il survenait quelque com-
plication entre nous et les puissances maritimes à T’égard des affaires d’Orient.
Sous ce rapport les intentions de la Cour de Berlin nous sont connues.
Aussi IEmpereur ne lui demande rien au dels de ce qu’'il est équitable Ten
attendre.