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Copenhague de quelques paroles échangées entre le Président du
Conseil et Monsieur de Plessen“), si jo ne me trompe, à un diner
qui a eu lieu chez Vous. Monsieur de Manteuffel admet — et
ici je Vous citerai un texte qui nous a été donné par Werther:
daß er sich dahin geäußert, daß die Außerkraftsetzung der
dänischen Gesammtverfassung nothwendig sei, bevor wir zu
befriedigenden Verhandlungen mit Dänemark gelangen könnten.
Monsieur de Plessen n'a pas dit autre choso à son Gouver-
nement. L'usage maladroit et indiseret, je l'admets, que le
Cabinet de Copenhague a fait d’un entretien confidentiel en le
citant dans un acte public, ne saurait Sétre imputé à Monsieur de
Plessen. Jele regrette ainsi que Monsieur de Manteuffel, et certes
avec nous il ne serait pas exposé à un semblable inconvénient.
Mais il me semble aussi qdue Monsieur le Président du Conseil
est trop haut placé par sa position et la supériorité de son
intelligence, pour se laisser influencer par la seule considération
due cette publicité d’une réflexion confidentielle donne à la
Prusse aux yeux de I'Allemagne l’apparence de vouloir diriger
à elle seule la question.
Dans la position faite il nous parait qdue la seule consi-
dération à peser est d’examiner, si la concession faite par le
Danemarck est un pas sérieux et autorise I’entrée en négocia-
tion qu'il demande. Or, je serais dans une forte erreur, si
tel u'’stait pas le cas. Le Cabinet de Copenhague déclare qu’il
suspend la Constitution générale dans son application aux
Duchés. Cela veut dire due les délégués réciproques D’'ont
pas à s'en préoccuper dans la négociation qui s'entamerait
entre eux, ou du moins due cette constitution suspendue n’'est
plus un obstacle matériel à une entente. Je ne prétends pas
affirmer qu'’on aboutira à cette entente. Cela dépendra de la
modération et de la sincérité apportées de part et d'autre.
*) Baron Otto v. Plessen, dänischer Gesandter in Petersburg.
1858
16. 7.