254 Achtundzwanzigstes Kapitel: Berliner Congreß.
son pays. J'en sais quelque chose, mais je ne tiens pas compte
des petites niches que me fait mon ancien ami et tuteur de
Pétersbourg 1), ni de ses „flirtations“ avec Paris ou de celles
Orlow. Un vieux routier de ma trempe ne se laisse pas
dérouter par de fausses alarmes; mais sera-t-il de meme avec
les Chanceliers qui me suivront et auxquels je ne puis 1éguer
mon sangfroid et mon expérience? II semble peut-ötre plus
facile d’égarer leur jugement politique par des journaux offi-
cieux, par des propos malveillants, par des lettres privées due
Ton fait circuler. Un ministre allemand, auquel on fait entre-
voir la facilité d’une coalition sur la base de la revanche,
effrayé par Tidée de Disolement, pourra tenter de se prémunir
par des engagements maladroits, funestes méme, mais difti-
ciles à résoudre après coup. II yJ a tant de force et de sécu-
rité dans une alliance des deux empires, que je me fäche à
Tidée seule qu'elle pourrait étre Compromise un jour sans la
moindre raison politique, uniguement par la volonté de quel-
que homme d'’état qui aime à varier ou qui trouve le Français
plus aimable que I’Allemand; sur cela je serais parfaitement
de son avis, mais sans y subordonner la politigue de mon
pays. Aussi longtemps que je serai à la téte de nos affaires,
vous aurez de la difficulté6 à vous défaire de notre alliance,
mais ce ne sera plus longtemps. Ma santé s'en va rapidement.
Je tächerai de tenir töte à la diète qui s'ouvrira dans duel-
dues jours et qui ne peut durer due qduelques semaines. Im-
médiatement après la clöture je m’'en irai aux eaux pour ne
plus rentrer aux affaires. Je tiens le certifcat de la faculté
Tetre „untauglich“, terme technique pour l’admission forcée
àla retraite et qui dans cette circonstance ne dit qdue la triste
Vérité.
Si Dieu me permet de jouir de quelques années de repos
) Fürst Gortschakow.