174 XVI. Der Berliner Congreß.
quelquesois saire abnégation d'amour - propre et subordonner
ses susceptibilités aux intéréts de son maitre et de son pays.
Jen sais duelque chose, mais je ne tiens pas compte des petites
niches due me lait mon ancien ami et tuteur de Fétersbourg,
ni de ses aflirtations? avec Paris ou de celles TOrlow. Un
vienX routier de ma trempe ne se laisse dérouter par de
fausses alarmes, mais sera-t-il de méme avec les Chancceliers
dui me suivront, et auxquels je ne puis pas léGguer mon sang-
froid et mon expérience il semble peut-étre plus lacile d’é-
garer leur jugement politigque par des journaux olficienx, par
des propos malveillants, par des lettres privées due l'on sait
Circuler. Un ministre allemand, auqduel on fait entrevoir la fa-
cilité d'une coalition sur la base de la revanche, effrayé par
Pidée de Tisolément, pourra tenter de se prémunir par des
engagements maladroits, funestes méme, mais difficiles à ré-
soudre après Coup. II y a tant de force et de sécurité dans
une alliance des deux empires, due je me läche à Tidée seule,
du’'’elle pourrait Eétre Compromise un jour sans la moeindre rai-
son politique, uniquement par la volonté de duelqdue homme
FT’état qui aime à varier ou dui trouve le Français plus aimable
due I’Allemand; sur Ccela je serais parlaitement de son avis,
mais sans y subordonner la politigue de mon pays. Aussi
longtemps due je serai à la téte de nos affaires, vous aurez
de la dilficulté à vous Géfaire de notre alliance, mais ce ne
sera plus long temps. Ma santé s'en va rapidement. Je tächerai
de tenir téte à la diète qui s'ouvrira dans duelques jours et qui
ne peut durer duc qduelques semaines. Immédiatement apres la
clöture je m’en irai aux eaux pour ne plus rentrer aux aflaires.
Je tiens le certificat de la faculté Teétre suntaugliche, terme
technique pour T’admission forcée à la retraite el dui dans cette
Circonstance ne dit due la triste Vérité.
Si Dieu me permet de jouir de duelques années de re-
Dos dans la vie privée, je vous demande la permission de
Continuer les bonnes relations d’amitié avec vous, Cher Comte,
due la vie olficielle m'a permis de nouer, et en attendant je
vous prie d'’agréer Texpression des sentiments avec lesquels je
vous suis sincèrement dévoné. von Bismarck.