758 XXIX. Europäische Politik des Zaren Nikolaus.
aux flots de la démocratie toujours croissante, é6erasé insurrection polonaise à
Cracovie, en Galicie, à Posen, chaque fois qu’'elle se réveillait, et maintenu le
repos intérieur des Btats Plus immédiatement placés dans le rayon Dinfluence
morale de la triple alliance monarchique.
Mais, à coté des questions sociales, s'élevaient vers le méme temps de
graves affaires politiques et dans ces dernières le röle de V. M. I. n’a ét#é ni
moins actif ni moins Cminent. Elle achevait Preuvre importante de la création.
de la Gréce, lui donnait un gouvernement monarchique, un roi, une dynastie
héréditaire, des frontières, des moyens d’existence, qu'Elle augmentait par une
Cmission successive des diverses séries de Sa quote part de Pemprunt. Elle
sioccupait des mesures à prendre pour régler Fordre de succession au tröne et
Pour mettre en harmonie le culte religien du Monarque avec celui de ses sujets.
Elle défendait le nouvel état contre les exigences, fondées quelquefois, plus
Ssouvent rigoureuses, du Cabinet Britannique; réprimait les velléités envahissantes
de la Gréce et cherchait à la maintenir en bonne intelligence avec sa voisine,
la Turquie. Cest à cette période également due se rattachent de pénibles et
äpres discussions avec DAngleterre, au sujet des affaires de l’Affghanistan, et
les efforts heureux de V. M. I. pour reconcilier cette puissance avec la Perse,
comme aussi pour empécher celle-ci de rompre avec le Sultan. Mais de toutes
les duestions Orientales due cette 6poque a fait surgir, soit en Asie, soit en
Europe, celles qui concernent PEmpire Ottoman ont néecessairement occupé,
Sire, Vos plus vives sollicitudes. Evitant avec soin de se lier par une garantie
territoriale vis-à-vis un Etat en décadence, pour ne point enchainer d’avance
Tavenir de la Russie, le Principe de V. M. a toujours été de maintenir dans le
présent Pintégrité de possessions Ottomanes, — le voisinage de cet Etat, dans la
Situation Tinfériorité comparative on nos conqustes antérieures Tont laissé,
offrant, dans les circonstances actuelles, la combinaison la plus favorable à nos
intéréts commerciaux et politiques. Etrange effet des reviremens amenés par la
fortune dans les positions respectives. La Puissance du'on regardait jadis comme
Tennemi naturel de la Turquie en est devenu le plus ferme soutien et Tallié le
plus fidele.
Deux fois à six ans d’intervalle, assailli par Fambition d’un vassal révolté,
TEmpire Ottoman s'est vu menacé d’une dissolution presque inévitable. Deuxz
fois il a dũ son salut à Tintervention décisive de V. M. La premiéère de ces
deux crises a donnd au monde un spectacle inouf dans ’histoire: elle a montré
nos guerriers Russes campant en libérateurs sur les rives du Bosphore, en face
de cette méme capitale, que tant de fois, et naguère encore, ils avaient fait
trembler dans ses murs. La seconde, moins brillante peut-étre, a produit des
résultats plus solides. Elle a expulsé de la Syrie, pour la confinir désormais
dans les limites restreintes de IEgypte, cette nouvelle puissance Arabe que les
ennemis de la Russie avaient un moment songé à substituer sur le Bosphore
au pouvoir déchu de la Porte Ottomane, pour en faire dans ’avenir une téte
de pont contre nous. Le traité d Unkiar-Skelessi, Contre lequel avaient en vain
protesté la France et I’Angleterre, annulé en apparence, a été6 perpétué réelle-
ment sous une autre forme. En interdisant Pentrée des Dardanelles aux vaisseaux
de guerre étrangers, le nouvel acte dui la remplacé, reconnu par toutes les
Puissances, nous assure dorénavant contre toute attaque maritime. Enfin, un
résultat des plus importants pour nous à cette 6poque est sorti de cette com-
plication d’Orient. C’est la dissolution de cette Alliance Anglo-Française, si
hostile à nos intéréts politiques, si fatale pour la situation des gouvernements
conservateurs. Rompue sous les Whigs en 1840, renouée plus tard avec effort
par le Ministère Tory, elle n’a plus trainé dèes lors qu’une vie précaire et in-