XXIX. Europäische Politik des Zaren Nikolaus. 757
Elles ont é#é riches et fécondes en évé nemens politiques importans pour
le monde et pour la Russie.
Ouvert au dedans sous les auspices de la fermeté et du courage personnel,
Votre regne s'annonçait non moins digne au dehors.
Le premier acte politique de V. M. I. fut dicté par la religion et Phumanité.
Vos correligionnaires de Grece allaient succomber à la ruine inévitable
dont les menaçait le glaive Egyptien. Un protocole mémorable est venu les
sauner Tune guerre Textermination, leur assurer une administration indépen-
dante, et preéparer les transactions successives qui, depuis, ont apellé la Grece
au rang des nations.
La Perse qui, deès Votre avenement au tröne, avait rompu sans aucun
motif les noeuds du traité de Gulistan, forcée par une suite Texploits rapides,
à signer la paix de Tourkmantchay; la Turquie chätike également, apres deux
campagnes victorieuses, de ses injustes provocations, la bataille de Koulewtcha,
le passage hardi des Balkans, Pentrée de nos troupes à Adrinople, suivi presque
immédiatement du traité dui porte ce nom, ce sont Ià des faits dont Thistoire
ne perdra point le scuvenir. Elle proclamera plus haut encore la modération
avec laquelle V. M. I. voulut bien user de Ses succès. Bientöt les bouleverse-
mens amenés en 1830 par la chüte de la branche ainée des Bourbons ont ouvert
une Période nouvelle à la politigue de V. M. II8s ont imprimé à Son rèégne le
Véritable caractère dui le distinguera dans Pavenir. A la suite de ces révo-
lutions, Elle est devenue pour le monde le représentant de Pidée Monarchique,
le soutien des principes d’ordre et le défenseur impartial de I’équilibre Européen.
Mais de laborieux efforts, une lutte sans cesse renaissante étaient attachés à
ce noble röle. V. M. I. a su accepter avec constance les travaux du'’il Lui im-
bosait. Entrainé par Iexemple contagieux de la France et de la Belgique, le
Royaume de Pologne s'était révolté contre Pautorité lEGgitime. II a été réduit
à PTobéissance et rattaché au corps de PEmpire par un lien désormais moins
Drécaire et plus solide. La Hollande était sacrifiéce, dans son conflit avec les
Belges, à Textréme partialité de la France et de PAngleterre. Si notre éGloigne-
ment géographique et la timidité de nos alliécs n’ont malheureusement pas permis
dwelle conservät la possession intacte des provinces qui formaient jadis avec
elle cle Royaume des Pays-Bas, au moins I’appui de V. M. et Son insistance
CGnergique ont-ils servi à obtenir au Roi de meilleures conditions territoriales,
allégé le poids de ses sacrifices pécuniaires, modifi ce qdue les clauses qu'’on
voulait lui imposer présentaient de trop onéreux pour ses intéréts financiers et
commerciaux. Partout o# chancelaient les trönes, ou la société minée fléchissait
sous Peffort des doctrines subversives, le bras puissant de V. M. se fait deviner
ou sentir. Dans les qduestions révolutionnaires dui tant de fois ont agité Es-
Pagne, le Portugal, I’Italie, la Suisse, I’Allemagne, Elle a Ccombattu pour la méme
cause, prenant tour à tour PFiniative ou Pabandonnant à Ses alliés, selon les
lieux et la distance, suivant les plus ou moins d’extension que comportait Son
action matérielle. Neutraliser autant due possible Halliance funeste dui s’était
C( tablie entre la France de Juillet et I’Angleterre libérale: S'opposer à la mise en
pratique de ce principe de non intervention, que, tout en le violant elles-mémes
les premières, les deux puissances prétendaient imposer aux Cabinets conserva-
teurs, toutes les fois qu’une insurrection éclatait dans leur voisinage: soutenir
le courage vacillant des deux grandes Cours monarchiques; arréter de concert
avec eux un système d'’action Commune, en y ralliant sous leur influence les Etats
du second rang, telle a été la täche constante du'a poursuivi V. M. Gest dans
ce but qu'’ont é6té conçues les mémorables transactions de München-Graetz et
de Toeplitz — transactions qui, plusieurs années de suite, ont opposé une digue