760 XXIX. Europäische Politik des Zaren Nikolaus.
partie de ses possessions Italiennes, assurait d’abord ses derrières dans sa lutte
contre DPinsurrection Madjare, jusqu’à ce qu'’enfin apparaissant armée sur les
champs de bataille de Hongrie, Elle a relevé sur sa base Punité de la Monarchie
Autrichienne, rétabli de ce cöté D’équilibre qui chancelait et rendu au cabinet
de Vienne sa pleine liberté d’action pour revendiquer sa part Egitime dans le
travail de réorganisation qdui agite en ce moment Pancienne Confédération Ger-
manique.
Enfin, Sire, par les négociations entamées sous Vos yeux à Varsovie, V. M.
vient de mettre le sceau à ce caractère de modérateur due les éCvénements Lui
défèrent, et que PEurope se Sent contrainte ou empressée à Lui reconnaitre.
Elle y a vu les deux grandes puissances de PAllemagne La prendre pour juge
de leurs différends et pour arbitre de leur cause. Ses conseils, ses exhortations,
les conditions du VEElle a mises à Son concours ont eu presque immédiatement
pour effet d’opérer un rapprochement entre des droits ou des prétentions jusque--
IA restés inconciliables; et si les passions populaires ne viennent point troubler
’accord prét à s’établir entre les Gouvernements, V. M. aura eu Phonneur d’avoir
préservé tout à la fois I’Allemagne d’une nouvelle guerre de trente ans et l'Eu-
rope Tune conflagration générale.
Tose donc ici le répéter: depuis 1814 la position de la Russie et de son
Souverain n'a 66 ni plus belle ni plus grande.
Associé par les fonctions du'a daigné me continuer V. M. en succédant à
Son Auguste Frère à Phistoire des vingt-cinq années, dont je viens d’esquisser
les principaux traits: humble instrument de Ses desseins et organe de Ses
pensées politiques, j’aurais désiré, Sire, en Vous scumettant ce tableau rapide
et succinct, lui donner T’étendue, et tous les détails qdu’il exige. Absorbé par
les négociations dui en dernier lieu ont déplacé le sisge ordinaire du Cabinet
de V. M. I., je n'ai pu à mon grand regret y vouer Pattention et le temps né-
cessaires. A défaut d’un historique plus long et plus circonstancié du passé,
qu’il me soit du moins permis d’appuyer ici principalement sur le résultat satis-
faisant de ces mémes négociations et d’en offrir à V. M. mes félicitations
respectueuses. Elle ne pouvait clöre plus dignement le cycle des vingt-cind ans
dqdue célèbre aujourd’hui P’Empire tout entier, s'unissant de tous les points de
sa vaste étendue à la joie de IAuguste Famille Impériale.
Dans le cours de ces vingt-cing ans, V. M. aura acquis plus un titre à
la reconnaissance de PEurope. Mais, je ne crains pas de le dire, dans la
carrière du'Elle a fournie, Fannée méme de Son jubilé aura été la plus glorieuse,
si la Véritable glorie des Souverains est principalement fondée sur la bienfaisante
influence du'’ils exercent dans ’intérét du repos et de Phumanité sur les destinées
du monde.
Que la Providence, dui jusqu’ici Vous a si visiblement protégé, continue,
Sire, à répandre ses bénédictions sur Votre regne et daigne ajouter à Votre
Passé de nombreuses années encore pour le bien des peuples qu'’elle Vous a
confiés. Cest le vc#eu qu’ose humblement déposer aux pieds du tröne de V. M. 1.
un vieux serviteur, dont la vie entière s’est usée au service de sa Patrie et de
Ses maitres.
Je suis avec le plus profond respect,
Sire,
de Votre M. I.
le plus soumis et fideèle sujet
St. Péôtersbourg, Nesselrocde.
lIe 20. Novembre 1850.