XXIX. Europäische Politik des Zaren Nikolaus. 759
offensive et n’a végété quelqdue temps sous le nom specieux d’entente cordiale,
que pour se briser de nouveau avec plus d’éclat encore, contre la duestion des
mariages Espagnols.
De cette 6poque à 1847 un état de calme comparatif a regné sur la société
Européenne, et V. M. avait puissamment à ’affermir, en supprimant, de concert
avec Ses Alliés de Prusse et d’Autriche, la république de Cracovie, ce perpétuel
foyer des conspirations polonaises.
Mais le feu révolutionnaire, un moment dérobé aux Fyeux par la question
d’Orient et ses suites, n’était du’endormi sous la cendre. Les instances de V. M.
ne purent engager les Puissances à le réprimer par la force en Suisse, et en
1847, Cvoqué tout-à-Ccoup en Italie par un imprudent Pontife, on I’a vu, P’année
suivante, eéclater avec une telle force que non seulement le tröne de Juillet a
disparu dans cette explosion soudaine, mais due les Monarchies les plus vieilles
et en apparence les mieux assises en ont été bouleversées jusque dans leurs
fondements.
Et pourtant, Sire, de cette crise devastatrice qui menacait notre tranquillité
interieure, qui nous laissait sans Alliès en Europe parmi les peuples et les
Gouvernements, datera pour V. M. I. une position plus grande et plus forte due
celle méme qu'’Elle occupait jusqu'alors. Cette mission conservatrice, ce röle
de sauveur de Pordre due deès H’année 1830 la Providence Vous avait assigné.
les Cvé nements de 1848 n’auront servi qu’à ägrandir. Ce résultat est dü au
coup d'’ceil calme avec lequel V. M., sans précipitation, cromme sans faiblesse,
Ga laissé Passer les Premiers effets de la tempéte Européenne, attendant Pour
entrer en scône le jour et Uheure due Sa haute sagesse Lui avait marqués.
Restée seule debout sur les ruines des vienx Etats du continent, Elle receuillait
Ses forces en silence, pour les employer, S'il le fallait, à déefendre d’abord vigou-
reusement TPintégrité de Son territoire et les faire servir plus tard au salut des
autres Gouvernements. Tandis qdue la Grande Bretagne, é6garée par une politique
égoiste, profitait du chaos général pour y semer de nouveaux germesde désordre
et ne signalait Sa. Eaissanes qdue par Foppression des petits Etats, V. M. nw’em-
ployait la Sienne qu'à calmer et à tempérer, interposant Sa voix en
faveur du droit et de la faiblesse, et quand Elle ne pouvait les soutenir par Ses
armes, leur prétant Son appui moral; proclamant le respect des traités et de
Tétat de possession qw’ils consacrent; évitant sagement d’ajouter, par des
provocations gratuites, à Peffervescence des passions; mais aussi agissant avec
Promptitude du moment qu’'elle pouvait agir, et frappant Tanarchie là c# elle
pouvait étre frappée. Gest ainsi qusen dépit de I’Angleterre, en dépit de la
Porte elle-méme, aveuglée sur ses propres intéréts, Elle a réprimé en Valachie
par la force des armes une insurrection qdui, dirigée en apparence contre nous-
mémes, menacait en réalité la sécurité de PFEmpire Ottoman. C'’st ainsi que
par la seule puissance de Sa parole, Elle a maintenu, en ltalie, P’intégritée du
Royaume des Deuzx-Siciles contre le mauvais vouloir du Gouvernement Britan-
nique, et dans le Jutland et les Duchés celle de la monarchie Danoise, contre
les prétentions arrogantes de la démocratie Allemande, et lambition moins ouverte
du Gouvernement Prussien. C’est encore ainsi que récemment Elle plaidait
hautement la cause de Pindépendance de la Grece, comme celle de Naples, et
de la Toscane, attaqguées par les procédés arbitraires du chef de la politique
Anglaise, et faisait rentrer I'Angleterre en elle-méme, en lui adressant à la face
de I’Europe un language réprobateur. Par sa simple et seule attitude envers
la France et la Grande-Bretagne, Elle mettaijt IAutriche en état de reconquérir
Sans entraves le royaume Lombardo-Vénitien, la sauvant de sa propre faiblesse
en refusant de prendre part à tout projet de médiation qui Veüt dépouillée d’une